Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/364

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Certes, depuis que vous avez laissé le bakhiry, les cendres sont répandues sur son foyer indigent.

Si vous aviez voulu qu’il fût au soir le père de la flamme (c’est-à-dire qu’il donnât de la flamme), vos mules seraient venues apportant du bois. (Allusion aux deux personnages bien connus, Abou Lahab ou « père de la flamme » et sa femme, Hammâlat alhathab, ou « porteuse de fagots ». Cf. t. 1, p. 333.)

Nous revenons au récit du voyageur. Lorsque nous entrâmes dans l’ermitage, nous trouvâmes le feu allumé ; j’ôtai mes vêtements, j’en mis d’autres et je me réchauffai devant le feu. Le frère apporta des aliments et des fruits en abondance. Que Dieu bénisse cette admirable classe d’hommes ! Combien leurs âmes sont généreuses, combien sont grandes leur libéralité et leur tendresse pour les étrangers ! Comme ils sont propices au voyageur, comme ils l’aiment et sont remplis d’une tendre sollicitude pour lui ! L’arrivée d’un étranger auprès d’eux est comme son arrivée chez celui de ses proches qui l’aime le mieux. Nous passâmes cette nuit de la manière la plus agréable.

Nous partîmes au matin et arrivâmes à Gheredaï Boûli