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sultan s’avance ensuite, baise la main de son père et s’en retourne dans son propre salon, où il s’assied en compagnie de ses officiers. Lorsqu’arrive le temps de la prière de l’après-midi, ils la célèbrent tous ensemble ; le frère du sultan lui baise la main et se retire, et il ne revient le visiter que le vendredi suivant. Quant à son fils, il vient chaque matin, ainsi que nous l’avons dit.

Nous partîmes de Kasthamoûniyah et descendîmes dans une grande zâouïah, située dans une bourgade, et qui est au nombre des plus beaux ermitages que j’aie vus dans cette contrée. Elle a été construite par un puissant émir, appelé Fakhr eddîn, qui fit pénitence de ses péchés. Il donna à son fils l’inspection sur cet édifice et la surveillance des moines qui y demeurent. Les revenus de la bourgade ont été légués à cet établissement. L’émir susnommé a construit en face de la zâouïah un bain gratuit ; chaque passant peut y entrer sans être obligé de rien payer. Il a bâti aussi dans la bourgade un marché qu’il a légué à la mosquée djàmi’. Sur les biens légués à cette zâouïah, il assigna à chaque fa-