Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/378

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quée djâmi’ de Sinope ; il y a en cet endroit des estrades où les habitants s’asseyent. J’y vis plusieurs des chefs de l’armée, devant lesquels se tenait un serviteur, qui portait dans ses mains un sac (ou bonbonnière), rempli d’une substance semblable au hinnâ (poudre de couleur orange, extraite des feuilles du lawsonia inermis).L’un d’eux y puisait avec une cuiller et mangeait de cette substance. Je le regardais faire, ignorant ce que contenait le sac. J’interrogeai là-dessus quelqu’un qui m’accompagnait, et il m’apprit que c’était du hachîch.

Le kâdhi de cette ville nous y traita ; il était en même temps substitut de l’émir et son précepteur, et il était appelé Ibn’Abd Arrazzâk.


ANECDOTE.

Lorsque nous fumes entrés à Sinope, les habitants nous virent prier, les mains pendantes sur les côtés du corps. Ils sont hanéfites et ne connaissent pas la secte de Mâlic, ni sa manière de prier. Or celle qui est préférée, d’après sa doctrine, consiste à laisser pendre les mains sur les côtés.