Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/391

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cela ils placent de l’eau sur le feu, et, lorsqu’elle bout, ils y versent un peu de ce doûghy. S’ils ont de la viande, ils la coupent en petits morceaux et la font cuire avec ces grains. Ensuite, on sert à chaque personne sa portion dans une écuelle, on verse par-dessus du lait caillé, et on avale le tout. Ils boivent encore, après cela, du lait de jument aigri, qu’ils appellent kimizz.

Ce sont des gens forts, vigoureux et d’un bon tempérament. Ils font quelquefois usage d’un mets qu’ils appellent alboûrkhâny. C’est une pâte qu’ils coupent en petits morceaux ; ils y font un trou au milieu et les placent dans un chaudron ; lorsqu’ils sont cuits, ils répandent dessus du lait aigri et les avalent. Ils ont aussi une liqueur fermentée, fabriquée avec les grains du doûghy dont il a été question précédemment. Ces gens regardent comme une honte l’usage des sucreries. Je me trouvais un jour près du sultan Uzbec pendant le mois de ramadhân. On apporta de la viande de cheval, qui est celle dont ces peuples mangent le plus, de