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quante ou soixante dirhems du pays, qui correspondent à un dinar du Maghreb, ou environ. Ces chevaux sont les mêmes que l’on connaît en Égypte sous le nom d’acâdich. (au singulier icdîch, cheval de race mélangée, et aussi un cheval hongre). C’est d’eux que les habitants tirent leur subsistance, et ils sont aussi nombreux dans ce pays que les moutons dans le nôtre, ou même bien davantage : un seul Turc en possède quelquefois des milliers. C’est la coutume des Turcs établis dans ce pays, et possesseurs de chevaux, déplacer, sur les ’arabah dans lesquels montent leurs femmes, un morceau de feutre de la longueur d’un empan, lié à un bâton mince, long d’une coudée, et fixé à l’un des angles du chariot. On y place un morceau par chaque millier de chevaux, et j’en ai vu qui avaient dix morceaux et au-dessus. Ces chevaux sont transportés dans l’Inde, et il y en a dans une caravane jusqu’à six mille, tantôt moins et tantôt plus. Chaque marchand en a cent ou deux cents, plus ou moins. Les marchands prennent à gage, pour chaque troupe de