Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/417

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celle en question. Je n’ai rencontré, dans le Kifdjak ni ailleurs, personne qui m’ait certifié avoir vu une femme ainsi conformée, ou qui en ait même entendu parler, si l’on excepte le cas de cette khâtoûn. Seulement un habitant de la Chine m’a informé que, dans ce pays, il y a une espèce de femmes qui ont cette même conformation. Une pareille femme n’est pas tombée entre mes mains ; je ne connais donc pas la vérité du fait.

Le lendemain de mon entrevue avec le sultan, je visitai cette khâtoûn. Je la trouvai assise au milieu de dix femmes âgées, qui paraissaient comme ses servantes. Devant elle, il y avait environ cinquante de ces petites esclaves nommées par les Turcs les filles ; devant celles-ci se trouvaient des plats creux d’or et d’argent, remplis de cerises, qu’elles étaient occupées à nettoyer. Devant la khâtoûn, il y avait un plat d’or plein des mêmes fruits, qu’elle mondait aussi. Nous la saluâmes. Il y avait parmi mes compagnons an lecteur du Coran, qui lisait ce livre a !a manière des Égyptiens, avec une méthode excellente et une voix agréable. Il