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DE LA QUATRIÈME KHÂTOÛN.

Son nom est Ourdoudjâ ; ourdou, dans la langue des Turcs, signifie « le camp », et cette princesse fut ainsi nommée, parce qu’elle naquit dans un camp. Elle est fille du grand émir ’Iça bec, émir aloloûs, et le sens de ce dernier mot est « émir des émirs ». J’ai vu ce personnage, qui était encore en vie, et marié à la fille du sultan, Ît-Cudjudjuc. Cette quatrième khâtoûn est au nombre des princesses les meilleures, les plus généreuses de caractère, et les plus compatissantes. C’est celle qui m’envoya un message, lorsqu’elle vit ma tente sur la colline, lors du passage du camp, comme nous l’avons raconté ci-dessus. Nous la visitâmes, et nous reçûmes, de la bonté de son caractère et de la générosité de son âme, un traitement qui ne pourrait être surpassé. Elle commanda d’apporter des mets, et nous mangeâmes devant elle ; puis elle demanda du kimizz, et mes compagnons en burent. La khâtoûn nous interrogea touchant notre état, et nous satisfîmes à ses questions. Nous rendîmes aussi visite à sa sœur, femme de l’émir ’Aly, fils d’Arzak (ou Arzen).