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de cet homme. Le lieu devint une bourgade ; celle-ci s’accrut et devint une ville. Elle est au nombre des plus belles cités ; elle a des marchés considérables, et est bâtie sur le fleuve Itil (Volga), un des plus grands fleuves de l’univers. Le sultan séjourne en cet endroit jusqu’à ce que le froid devienne violent, et que le fleuve gèle, ainsi que les rivières qui s’y réunissent. Alors le sultan donne ses ordres aux habitants de ce pays, lesquels apportent des milliers de charges de paille, et la répandent sur la glace qui recouvre le fleuve. Les bêtes de somme de cette contrée ne mangent pas de paille, parce qu’elle leur fait du mal ; il en est de même dans l’Inde. La nourriture de ces animaux consiste seulement en herbe verte, à cause de la fertilité du pays. On voyage dans des traîneaux sur ce fleuve et les canaux, ses affluents, l’espace de trois journées de marche. Souvent les caravanes le traversent, quoique l’hiver approche de son terme ; mais elles sont parfois submergées et périssent.

Lorsque nous fûmes arrivés à la ville de Hâddj Terkhân, la khâtoûn Beïaloûn, fille du roi des Grecs, demanda au sul-