Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/446

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il n’en reste que des vestiges ; mais hors de son enceinte, il y a un grand village. Nous marchâmes ensuite pendant deux jours, et nous arrivâmes au canal, sur le rivage duquel s’élève une bourgade considérable. Nous vîmes que c’était le moment du flux, et nous attendîmes jusqu’à ce que vînt l’instant du reflux ; alors nous passâmes à gué le canal, dont la largeur est d’environ deux milles ; puis nous marchâmes l’espace de quatre milles dans des sables, et parvînmes au second canal, que nous traversâmes aussi à gué ; sa largeur est d’environ trois milles. Nous fîmes ensuite deux milles dans un terrain pierreux et sablonneux, et nous atteignîmes le troisième canal, lorsque déjà le flux avait recommencé. Nous éprouvâmes en le passant beaucoup de fatigue ; sa largeur est d’un mille ; celle du canal tout entier est donc de douze milles, en comptant les parties où il y a de l’eau et celles qui sont à sec. Mais dans les temps de pluie il est entièrement rempli d’eau, et on ne le traverse qu’avec des barques.

Sur le rivage de ce troisième canal s’élève la ville de Fenîcah, qui est petite, mais belle et très-forte ; ses églises et