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Le pain est un cadeau que les habitants d’Abbâdân se font mutuellement, et la mesure d’eau s’y achète.

Revenons à la relation du voyage. Sur le rivage de la mer, aux environs d’Abbâdân, se trouve un ermitage attribué à Khidhr et à Elie, sur lesquels soit le salut ! et vis-àvis est une zàouïah qu’habitent quatre religieux, avec leurs enfants. Ils desservent ensemble l’ermitage et la zàouïah, et vivent des libéralités du public. Tous ceux qui passent par ce lieu leur font l’aumône. Les habitants de cette zàouïah m’informèrent de la présence à Abbàdân d’un dévot de grand mérite, vivant toujours seul. Il se rendait à ce rivage une fois par mois ; il y pêchait de quoi se nourrir pendant cet espace de temps, et on ne le voyait plus que le mois suivant. Il agissait ainsi depuis nombre d’années. Quand nous fûmes arrivés à Abbàdân, je n’eus d’autre soin que de le chercher. Mes camarades se mirent à prier dans les mosquées et les oratoires, et je partis à sa découverte. Je me rendis à une mosquée ruinée, et je l’y trouvai occupé