Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/475

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au nombre des meilleurs kâdhis. On y trouve aussi, parmi les professeurs des châfeïtes, le docteur, l’imâm distingué Sadr eddîn Soleïmân Alleczy (le Lezgui), qui est un homme de mérite ; et, parmi les mâlekites, Chems eddîn Almisry, qui est en butte aux reproches touchant le manque de pureté de sa foi. On voit à Serâ l’ermitage du pieux pèlerin Nizhâmeddîn ; il nous y traita et nous montra de la considération. On y voit encore celui du docteur et du savant imâm No’mân eddîn Alkhârezmy, que je visitai. Il est au nombre des cheïkhs distingués ; c’est un homme doué de belles qualités, d’une âme généreuse, plein d’humilité, mais fort rude envers les riches. Le sultan Uzbec le visite chaque vendredi ; mais ce cheïkh ne va pas à sa rencontre et ne se lève pas devant le roi. Celui-ci s’assied vis-à-vis du cheïkh, lui parle du ton le plus doux et s’humilie devant lui, et le cheïkh tient une conduite tout opposée. Sa manière d’agir avec les fakîrs, les malheureux et les étrangers, est le contraire de sa conduite envers le sultan ; car il leur témoigne de l’humilité, leur parle du ton le plus doux et les honore. Il me traita