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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/50

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rak, c’est-à-dire le Caroùn) fait le tour de Toster. C’est un fleuve admirable, extrêmement limpide et très-froid pendant le temps des chaleurs. Je n’ai pas vu d’autre rivière dont les eaux soient aussi bleues, si ce n’est celle de Balakhchân (ou Gueuktcheh, la bleuâtre). Toster possède une porte destinée aux voyageurs (qui arrivent par terre). On l’appelle Derwâzeh Disboûl ; car derwâzeh, dans ce pays, est synonyme de bâb (porte, en arabe). Toster a d’autres portes qui conduisent au fleuve. Sur les deux rives de celui-ci se trouvent des vergers et des roues hydrauliques, et la rivière est profonde. A la porte des voyageurs, ou a établi sur le Nahr alazrak un pont de bateaux, semblable à celui de Baghdâd et à celui de Hillah.

La remarque suivante appartient à Ibn Djozay : « C’est au sujet de ce fleuve qu’un poète a dit : »

Regarde le château d’eau de Toster, et admire la manière dont il réunit les eaux, afin d’arroser abondamment la contrée environnante.

Il ressemble au roi d’un peuple dont les tributs ont été recueillis, et qui les partage aussitôt entre ses soldats.