Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

était le roi excellent (almelic alfâdhil) Abou Isbâk, fils de Mohammed châh Indjou. Son père l’avait nommé ainsi en l’honneur du cheikh Abou Ishâk alcâzeroûny. C’est un des meilleurs sultans que l’on puisse voir ; il a une belle figure, un extérieur avantageux, et sa conduite n’est pas moins belle. Son âme est généreuse, son caractère remarquable ; il est humble, et sa puissance est grande, de même que son royaume. Son armée excède le nombre de cinquante mille hommes, tant Turcs que Persans. Ceux qui lui sont le plus attachés et qui l’approchent de plus près, sont les habitants d’Isfahân. Il n’a aucune confiance dans ceux de Chîrâz ; il ne les prend pas à son service, et ne les admet pas dans sa familiarité. Il ne permet à aucun d’eux de porter des armes, parce que ce sont des gens braves, très-courageux et pleins d’audace envers leurs rois. Celui d’entre eux dans les mains duquel on trouve des armes est châtié. J’ai vu un jour un homme que les djândârs, c’est-à-dire, les gens du guet, traînaient devant le hâkim (officier de police), après lui avoir mis une chaîne au cou. Je m’informai de