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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/103

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Maç’oùd et l’autre Mohammed, et qui avaient cinq compagnons audacieux. Ils étaient connus dans l’Irâk sous le nom de Chotthâr « brigands, voleurs » ; dans le Khorâçân, sous celui de Serbedârs ; et enfin, dans le Maghreb, sous celui de Sokoûrah « oiseaux de proie, vautours ».

Tous sept convinrent de se livrer au désordre et au brigandage, et de piller l’argent des habitants. Le bruit de leurs excès se répandit ; ils établirent leur séjour sur une montagne inexpugnable, située au voisinage de la ville de Beïhak, appelée aussi Sebzévâr. Ils se plaçaient en embuscade pendant le jour, en sortaient le soir et durant la nuit, fondaient sur les villages, coupaient les communications et s’emparaient des richesses des habitants. Les méchants et les malfaiteurs, leurs pareils, vinrent en foule se joindre à eux : leur nombre devint considérable, leur puissance augmenta, et les hommes les craignaient. Ils fondirent sur la ville de Beïhak et la prirent ; puis ils s’emparèrent d’autres villes, acquirent de l’opulence, rassemblèrent des troupes et se procurèrent des chevaux. Maç’oûd prit le titre de sultan. Les