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AVERTISSEMENT.


En quittant Sera, capitale du Kiptchak, où nous l’avons laissé à la fin du précédent volume, Ibn Batoutab se rendit à Séràïtchik, ou, comme il l’appelle, Serâtchoûk, puis à Khârezm, capitale de la province du même nom, et plus célèbre chez les géographes orientaux sous les noms de Djordjânieh et d’Ourguendj. La description qu’il en trace nous donne une haute idée de la richesse et de la prospérité de cette ville, alors gouvernée par un vice-roi dépendant du souverain du Kiptchak. Ibn Baloutah y remarqua une coutume qu’il n’avait vu observer nulle part ailleurs, et qui lui parut digne d’éloges. Cette coutume consistait à obliger les habitants, sous peine de la bastonnade et d’une amende, à assister aux offices célébrés en commun dans les mosquées. On sait, par des historiens persans modernes et des voyageurs européens, que le même usage existait encore à Bokhâra il y a moins de quarante ans[1]. D’un autre côté, après l’occupation de Djidda, en Arabie, par les Wahhâbites, en 1807, ces sectaires établirent des espèces d’appariteurs ou exempts, chargés de forcer les fidèles à se rendre au temple[2].

  1. Sir John Malcolm, Hist. de la Perse, trad. fr. t. III, p. 358 ; Meyendorff, Voyage d’Orenbourg à Bouhhara, p. 281, 282.
  2. Voyages d’Ali Bey, t. III, p. 6, 7.