Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/127

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mais cette ville a jadis été considérable. Son climat est très-froid ; ses habitants en sortent pendant l’hiver et se retirent à Kandahâr, ville grande et riche, située à trois journées de distance de Ghaznah, mais que je ne visitai pas. Nous logeâmes hors de Ghaznah, dans une bourgade située sur une rivière qui coule sous la citadelle. L’émir de la ville, Merdec Agha, nous traita avec égard. Merdec signifie « le petit » (petit homme, en persan), et Agha veut dire « celui dont l’origine est illustre ». (En mongol, Aka signifiait l’aîné, le chef d’une famille.)

Nous partîmes ensuite pour Câboul ; c’était jadis une ville importante ; mais ce n’est plus qu’un village, habité par une tribu de Persans, appelés Afghans. Ils occupent des montagnes et des défilés et jouissent d’une puissance considérable ; la plupart sont des brigands. Leur principale montagne s’appelle Coûh Soleïmân. On raconte que le prophète Soleïmân (Salomon) gravit cette montagne, et regarda de son sommet l’Inde, qui était alors remplie de ténèbres.