Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bataille que Wédjîh eddîn Maç’oùd, le second des princes serbédàriens, perdit contre le roi de Hérât. Il dit que cette action eut lieu après sa sortie de l’Inde, en l'année 748 (1347), et dans la plaine de Bouchendj. Mais, d’après les historiens persans, la bataille fut livrée le 13 de séfer 743 (18 juillet 1342), à deux parasanges de Zâveh. Selon Mir Zéhîr eddîn Méra’chy, le combat dura trois jours et trois nuits ; et cependant, d’après des témoins oculaires, il n’y périt que sept mille hommes[1].

Ibn Batoutah partit de Hérât pour la ville de Djâm, plus connue actuellement sous le nom de Turbeti Djâmy ; de là il se rendit à Thoûs et à Mechhed, la ville sainte des Chiites, et la capitale actuelle du Khorâçân ; puis à Sarakhs, à Zâveh ou Turbeti Haïdéry et à Neïçâboûr ou Nichâpoûr, alors encore très-florissante, et dont les collèges étaient fréquentés par beaucoup d’étudiants. De Neïçâboûr, notre voyageur partit pour Besthâm, d’où il se mit en route, à ce qu’il dit, par le chemin de Hendokhîr (Andekhoûd ?), pour Kondoûs et Baghlân. Mais cette partie de son itinéraire paraît fort embrouillée. Il est tout à fait improbable qu’en quittant Nichâpoûr, le vovageur, dont le dessein était de passer aux Indes, soit allé à Besthâm, située à plus de quatre-vingts

    Geschichte von Tabaristan, Rujan und Masanderun, persischer Text, herausgegeben von B. Dorn ; Saint-Pétersbourg, 185o, in-8o, p. 100 et suiv. jusqu’à 111. — D’Herbelot (Biblioth. orient, verbo Sarbédar) et, d’après lui, Deguignes (Hist. des Huns, t. I, p. 412), donnent une origine un peu différente à la dénomination de Serbédâr.

  1. Hist. de Timur Bec, par Cheref eddin Ali, trad. de Pétis de la Croix, t. I, p. 6 el 7 ; Sehir eddin’s Geschichte, etc. loc. laud. Khondémîr, apud Dorn, loc. laud. p. 146 et 149) ; et ms. de Gentil, t. III, fol. 129 r°, lignes 1 et 2.