Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/146

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lui où Sertîz avait campé vis-à-vis d’eux. Il leur accorda la vie sauve ; mais, lorsqu’ils furent venus le trouver, il usa de perfidie envers eux, prit leurs richesses et ordonna de les mettre à mort. Chaque jour il en faisait décapiter plusieurs, en faisait fendre d’autres par le milieu du corps, écorcher d’autres, ordonnait de remplir de paille la peau de ceux-ci et la pendait au-dessus de la muraille. La majeure partie de celle-ci était couverte de ces peaux, mises en croix, qui frappaient d’épouvante quiconque les regardait. Quant aux têtes, Sertîz les réunit au milieu de la ville, et elles y formèrent une sorte de monticule.

Ce fut après cette bataille que je m’arrêtai dans la ville de Siwécitân, où je me logeai dans un grand collège. Je dormais sur la terrasse de l’édifice, et, lorsque je me réveillais la nuit, je voyais ces peaux suspendues ; mon corps se contractait à ce spectacle, et mon âme ne fut pas satisfaite du séjour de ce collège. Aussi je l’abandonnai. Le docteur distingué et juste ’Alâ Almulc Alkhorâçâny, surnommé Facîh eddîn, anciennement kâdhi de Hérât, étant venu trouver