Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ACTE DE GÉNÉROSITÉ DE CET ÉMIR.

Une amitié se forma entre moi et ce noble roi, Djelâl eddîn, et notre intimité et notre affection furent affermies. Nous nous rencontrâmes dans la capitale, Dihly. Lorsque le sultan partit pour Daoulet Abàd, ainsi que nous le raconterons, et qu’il m’ordonna de rester dans la capitale, Djelâl eddîn me dit : « Tu as besoin, pour ton entretien, d’une somme considérable, et l’absence du sultan sera longue. Accepte donc ma bourgade, et perçois-en le produit jusqu’à mon retour. » C’est ce que je fis, et j’en perçus environ cinq mille dinars. Que Dieu lui accorde sa plus belle récompense !

Je vis à Oùdjah le cheïkh dévot, pieux et noble, Kothb eddîn Haïder, l’Alide, qui me fit revêtir le froc. C’était un des plus grands hommes de bien, et je ne cessai de garder l’habit dont il me revêtit, jusqu’à ce que les Indiens idolâtres m’eussent dépouillé sur mer. D’Oûdjah je me rendis à la ville de Moultân, qui est la capitale du Sind et la résidence de