Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/190

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à l’époque de la construction de ce minaret, un éléphant qui grimpait jusqu’en haut avec des pierres. C’est l’ouvrage du sultan Mo’izz eddîn, fils de Nâcir eddîn, fils du sultan Ghiyâth eddîn Balaban. Le sultan Kothb eddîn voulut bâtir, dans la cour occidentale, un minaret encore plus grand ; il en construisit environ le tiers, et mourut avant de l’avoir achevé. Le sultan Mohammed se proposa de le terminer ; mais il renonça à ce dessein, comme étant de mauvais augure. Le minaret en question est une des merveilles du monde, par sa grandeur et la largeur de son escalier, qui est telle que trois éléphants y montent de front. Le tiers qui en a été bâti égale en hauteur la totalité du minaret que nous avons dit être placé dans la cour du nord. J’y montai un jour, j’aperçus la plupart des maisons de la ville, et je trouvai les murailles de celle-ci bien basses, malgré toute leur élévation. Les hommes placés au bas du minaret ne me paraissaient que des petits enfants. Il semble, à quiconque