Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/193

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temps on y trouve des fakîrs voués au service de Dieu et qui ne mettent leur confiance qu’en lui. Lorsque l’eau est tarie dans cet étang, on y cultive des cannes à sucre, des citrouilles, des concombres, des pastèques et des melons. Ces derniers sont extrêmement doux, mais d’un petit volume.

Entre Dihly et le séjour du khalifat, se trouve le bassin impérial, lequel est plus grand que celui du sultan Chems eddîn. Sur ses côtés s’élèvent environ quarante dômes ; les joueurs d’instruments habitent tout autour, et l’emplacement qu’ils occupent s’appelle Tharb-Abâd « le séjour de l’allégresse ». Ils ont là un marché qui est un des plus grands qui existent, une mosquée cathédrale et un grand nombre d’autres mosquées. On m’a raconté que, durant le mois de ramadhân, les chanteuses qui habitent en cet endroit récitent en commun, dans ces mosquées, la prière dite térâwih. Des imâms président à cette prière, et elles y assistent en grand nombre. Les chanteurs en usent de même. J’ai vu les musiciens à la noce de l’émir Seïf