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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/201

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et fit asseoir en dessous Aïbec, de sorte qu’il ne fut pas visible. Les commensaux et les courtisans qui l’avaient calomnié arrivèrent, et lorsqu’ils eurent tous pris place, le sultan les questionna touchant Aïbec. Ils lui répétèrent que ce général s’était révolté, et dirent : « Nous savons avec certitude qu’il prétend à la royauté. » Alors le sultan frappa de son pied le trône, battit des mains et s’écria : « Ô Aïbec ! » « Me voici, » répondit celui-ci, et il se montra à ses dénonciateurs. Ceux-ci furent confondus, et, dans leur effroi, ils s’empressèrent de baiser la terre. Le sultan leur dit : « Je vous pardonne cette faute ; mais prenez garde de recommencer à parler contre Aïbec. » Puis il ordonna à celui-ci de retourner dans l’Inde. Aïbec obéit, et prit la ville de Dihly et d’autres encore. La religion musulmane a été florissante dans ce pays-là jusqu’à présent. Quant à Kothb eddîn, il y séjourna jusqu’à ce qu’il mourût.