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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/203

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actions mémorables, il convient de citer son zèle à redresser les torts et à rendre justice aux opprimés. Il ordonna que quiconque avait éprouvé une injustice revêtît un habit de couleur. Or tous les habitants de l’Inde portent des vêtements blancs. Toutes les fois qu’il donnait audience à ses sujets ou qu’il se promenait à cheval, s’il voyait quelqu’un vêtu d’un habit de couleur, il examinait sa plainte, et s’occupait à lui rendre justice contre son oppresseur. Mais il se lassa d’agir ainsi, et se dit : « Quelques hommes souffrent des injustices pendant la nuit ; je veux en hâter le redressement. » En conséquence, il éleva à la porte de son palais deux lions de marbre, placés sur deux tours qui se trouvaient en cet endroit. Ces lions avaient au cou une chaîne de fer où pendait une grosse sonnette. L’homme opprimé venait de nuit et agitait la sonnette ; le sultan entendait le bruit, examinait l’affaire sur-le-champ et donnait satisfaction au plaignant.

A sa mort, le sultan Chems eddîn laissa trois fils : Rocn eddîn, qui lui succéda ; Mo’izz eddîn et Nâcir eddin ; et une