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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/207

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son cheval, et l’ensevelit dans le champ qui lui appartenait. Puis il prit une partie des vêtements de la princesse, et se rendit au marché, afin de les vendre. Les marchands conçurent des soupçons à son égard, et l’amenèrent au chihneh, c’est-à-dire au magistrat de police, qui lui fit infliger la bastonnade. Le misérable confessa qu’il avait tué Radhiyah et indiqua à ses gardiens le lieu où il l’avait ensevelie. Ils déterrèrent son corps, le lavèrent et l’enveloppèrent dans un linceul ; puis il fut remis en terre au même endroit, et l’on construisit sur lui une chapelle funéraire. Son tombeau est actuellement visité par des pèlerins, et regardé comme un lieu de sanctification. Il est situé sur le bord du grand fleuve appelé Djoûn (la Yamouna ou Djomna), à une parasange de la ville de Dihly.

xprès le meurtre de sa sœur, Nâcir eddîn resta seul maître du royaume, et régna paisiblement durant vingt années. C’était un souverain pieux ; il copiait des exemplaires du livre illustre (le Koran), les vendait, et se nourrissait avec le prix qu’il en retirait. Le kâdhi Caraâl eddîn m’a fait voir un Koran copié de sa main, artistement et élégamment écrit. Dans la suite, son lieutenant Ghivâth eddîn Balaban