Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/211

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nous avons un indice qui nous le fera connaître. » Le sultan ordonna de faire paraître ses esclaves, et s’assit pour les passer en revue. Ils parurent devant lui, classe par classe ; les astrologues les regardaient et disaient : « Nous ne le voyons pas encore. » Cependant une heure de l’après-midi arriva, et les porteurs d’eau se dirent les uns aux autres : « Nous avons faim ; rassemblons quelques pièces de monnaie, et envoyons un de nous au marché afin qu’il nous achète de quoi manger. « Ils réunirent donc des drachmes, et firent partir avec elles Balaban ; car il n’y avait parmi eux personne qui fût plus méprisé que lui. Il ne trouva pas dans le marché ce que voulaient ses camarades ; en conséquence, il se dirigea vers un autre marché ; mais il tarda, et lorsque ce fut le tour des porteurs d’eau d’être passés en revue, il n’était pas encore revenu. Ses camarades prirent son outre et son pot à l’eau, les placèrent sur l’épaule d’un jeune garçon, et présentèrent celui-ci comme si c’était Balaban. Lorsqu’on appela le nom de Balaban, le jeune garçon passa devant les astrologues, et la revue fut terminée sans qu’ils vissent