Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/249

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Ghiyâth eddîn Behâdoûr et reprit avec ce captif le chemin de sa capitale.

Il y avait alors à Dihly le saint Nizhâm eddîn Albedhâouny, et Mohammed châh, fils du sultan, ne cessait de lui rendre des visites, de témoigner de la considération à ses serviteurs et d’implorer ses prières. Or le cheïkh était sujet à des extases qui s’emparaient de tout son être. Le fils du sultan dit à ses serviteurs : « Quand le cheïkh sera dans cette extase qui se rend maîtresse de lui, faites-le-moi savoir. » Lorsque son accès le prit, on en prévint le prince, qui se rendit près de lui. Dès que le cheïkh le vit, il s’écria : « Nous lui donnons la royauté ! » Ensuite il mourut pendant l’absence du sultan, et le fils de ce prince, Mohammed, porta sa bière sur son épaule. Cette nouvelle parvint à son père, il se défia de lui et lui adressa des menaces. Différents actes avaient déjà inspiré des soupçons à Toghlok contre son fils : il le voyait de mauvais œil acheter un grand nombre d’esclaves, donner des présents magnifiques et se concilier les cœurs ; mais alors sa colère contre lui augmenta. On rapporta