Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/251

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peuple, qui se dispersa ensuite. Son fils lui demanda la permission de faire passer devant lui les éléphants, couverts de leurs harnais de parade. Le sultan le lui permit.

Le cheîkh Rocn eddîn m’a raconté qu’il se trouvait alors près du sultan, et qu’ils avaient avec eux le fils de ce dernier, son enfant de prédilection, Mahmoud. Sur ces entrefaites, Mohammed revint et dit au cheïkh : « Ô maître ! voici le moment de la prière de l’après-midi ; descends et prie. » — « Je descendis, continue le cheïkh, et l’on amena les éléphants d’un même côté, ainsi que le prince et son confident avaient imaginé de le faire. Lorsque ces animaux marchèrent de ce côté, le kiosque s’écroula sur le sultan et son fils Mahmoud. J’entendis le bruit, dit toujours le cheïkh, et je revins sur mes pas sans avoir fait ma prière. Je vis que le kiosque était renversé. Le fils du sultan, Mohammed, ordonna d’apporter des pioches et des pelles, afin de creuser la terre et de chercher après son père. Mais il fit signe qu’on tardât d’obéir, et on n’apporta les outils qu’après le coucher du soleil. On se mit alors à creuser et l’on découvrit le sultan, qui avait courbé