Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/275

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les éléphants, et l'on élève sur seize d’entre eux seize parasols, dont les uns sont brochés d’or, et les autres enrichis de pierres précieuses. On porte devant lui la ghâchiyah, qui est la housse servant à recouvrir la selle, et qui est incrustée des pierreries les plus fines. On construit des coupoles de bois partagées en plusieurs étages, et on les recouvre d’étoffes de soie. Dans chaque étage on voit les jeunes esclaves chanteuses, revêtues de très-beaux habillements et des parures fort jolies ; quelques-unes parmi elles dansent. Dans le centre de toutes ces coupoles il y a un réservoir immense, fait avec des peaux, et rempli d’essence de roses ou de sirop dissous dans de l’eau. Tout le monde, saas exception, peut en boire, les nationaux comme les étrangers. Ceux qui en prennent reçoivent en même temps les feuilles de bétel et la noix d’arec. L’espace qui sépare les pavillons est recouvert d’étoffes de soie, que foule la monture du sultan. Les murailles des rues par lesquelles le souverain doit passer sont ornées aussi d’étoffes de soie, depuis la porte de la ville