Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/283

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sommes qu’il avait amassées au moyen des impôts du pays qu’il gouvernait, et un cadeau pour le souverain.

Le vizir Khodjah Djihân, ayant appris que le sultan avait promis à Perouîz le vizirat, en devint jaloux et en fut troublé. Les pays de Cambaie et du Guzarate étaient, avant ce temps-là, sous la dépendance du vizir ; leurs populations étaient attachées à celui-ci, dévouées entièrement à lui et promptes à le servir. La plupart de ces peuples étaient des infidèles, et une partie d’entre eux, des rebelles qui se défendaient dans les montagnes. Le vizir leur suggéra de tomber sur le roi des marchands lorsqu’il se dirigerait vers la capitale. En effet, quand Perouîz sortit avec ses trésors et ses biens, Chihâb eddîn, portant son cadeau, l’accompagna, et ils campèrent un jour avant midi, suivant leur habitude. Les troupes qui les escortaient se dispersèrent, et le plus grand nombre se mit à dormir. Les infidèles tombèrent sur eux dans ce moment en force considérable, ils tuèrent le roi des marchands, pillèrent ses biens et ses trésors, ainsi