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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/29

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présence, ’Alâ eddîn lui remettait un écrit comprenant les propos de la nuit[1] ».

On remarquera dans ce volume (p. 238-270) un long et piquant récit des aventures d’un descendant de l’avant-dernier khalife abbâcide de Bagdad, et du traitement magnifique qu’il éprouva de la part du sultan de l’Inde. Ici encore les assertions de notre auteur sont pleinement confirmées par Firichtah, dans lequel nous lisons ce qui suit : « Makhdoùm Zàdeh[2], de Bagdad, lequel, en apparence, était de la famille d’Abbâs, étant arrivé dans l’Inde, l’empereur sortit à sa rencontre jusqu’à la petite ville de Pâlem, lui donna deux cent mille tengah, un district, le kiosque de Sîri, tout le revenu des terres comprises dans l’enceinte de la citadelle, et, enfin, plusieurs jardins. Toutes les fois que Makhdoûm Zâdeh venait le voir, le sultan descendait de son trône, et après être allé quelques pas au-devant de lui, il le faisait asseoir à son côté sur ce trône, et lui témoignait la plus grande politesse[3] ».

Un reproche que l’on est en droit d’adresser à Ibn Batoutah, c’est d’avoir raconté à peu près au hasard, et sans suivre la succession chronologique des événements, les révoltes et les calamités auxquelles l’Inde fut en proie sous le règne de Mohammed. Ce manque d’ordre est d’autant plus regrettable, que nulle part on ne trouve de date qui vienne aider le lecteur à se reconnaître au milieu de ce récit, d’ailleurs si curieux. Pour remédier, autant que possible, à ce défaut, nous avons cru devoir

  1. Firichtah, l. I, p. 190, ligne 2 et suiv.
  2. On voit dans Ibn Batoutah, p. 244, que tel était le titre honorifique de ce personnage.
  3. T. I, p. 249, 250.