Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/295

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l’imâm ’Adhoud eddîn, dont nous avons parlé précédemment. Quand il fut campé à l’extérieur de la ville, les cheïkhs qui l’habitaient tardèrent environ une heure à se rendre auprès de lui. Ils sortirent ensuite, et Câoun leur dit : « Qu’est-ce qui vous a empêchés de venir plus vite pour me prêter hommage ? » Ils s’excusèrent ; mais il n’admit point leurs justifications, et il dit (en turc) aux soldats qui l’accompagnaient : Kilidj tchikâr, c’est-à-dire : « Dégainez les sabres. » Ceux-ci obéirent, et ils coupèrent les cous des cheïkhs, qui étaient fort nombreux.

Les émirs qui se trouvaient dans le voisinage de cette ville, ayant été informés de cet événement, en furent indignés, et écrivirent à Chams eddîn assimnâny, un des principaux émirs et jurisconsultes, pour lui faire savoir ce qui s’était passé contre les gens de Chéouancâreh. Ils imploraient de lui des secours pour combattre Câoun, et Chams eddîn sortit à la tête de ses troupes. Les habitants se réunirent, désireux de venger le meurtre des cheïkhs qui avaient été tués par Hâdji Câoun. Ils attaquèrent son