Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/351

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il le fit mettre en prison, et donna tout ce qu’il possédait au chef des bourreaux. Le lendemain je vis celui-ci, qui avait revêtu les habits d’Émîr ’Aly, s’était coiffé de son bonnet, et était monté sur son cheval, de sorte que je le pris pour Émîr ’Aly en personne. Ce dernier resta plusieurs mois dans le cachot ; il fut ensuite relâché, et le sultan lui rendit la place qu’il occupait avant sa disgrâce. Il se fâcha contre lui une seconde fois, et le relégua dans le Khorâçân. Emîr ’Aly se fixa à Hérat, et écrivit au sultan, pour implorer ses faveurs. Le souverain lui répondit au dos de sa lettre, en ces termes (persans) : Eguer bâz âmédi bâz{âï) ; ce qui veut dire : « Si tu t’es repenti, reviens. » Il retourna en effet chez le souverain de l’Inde.


DES COUPS QU’IL FIT DONNER AU PRÉDICATEUR EN CHEF, JUSQU’À CE QU’IL EN MOURUT.

Le sultan avait chargé le grand prédicateur de Dihly de surveiller pendant le voyage le trésor des pierres précieuses. Or il arriva que des voleurs hindous se jetèrent une nuit sur ce trésor et en emportèrent une partie. Pour cette cause,