Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/377

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apporta devant le souverain une gazelle égorgée ; celui-ci l’examina et dit : « Cet animal n’a pas été convenablement jugulé ; or, jetez-le ». Ibrâhîm la regarda à son tour et dit : « Cette gazelle est tuée suivant toutes les règles, et je la mangerai ». Le monarque, ayant appris ce propos, le désapprouva et s’en servit comme d’un prétexte pour faire saisir Ibrâhîm. On lui mit des liens aux pieds, on lui attacha les mains au cou, et on le força à confesser ce dont on l’accusait, savoir : que son intention avait été de s’emparer des trésors que portait avec lui Dhiyâ almolc, lorsqu’il passa par Hânsi. Ibrahim comprit que le sultan voulait se défaire de lui, à cause de la révolte de son père, et qu’aucune justification ne lui servirait. Il craignit d’être torturé, il préféra la mort et avoua immédiatement l’accusation. Il fut condamné à être coupé en deux moitiés par le milieu du corps, et, après l’exécution, il fut abandonné sur la place.

La coutume qu’on observe dans l’Inde, c’est que, toutes les fois que le souverain a ordonné de faire mourir quelqu’un, on le laisse exposé, pendant trois jours après sa mort, dans le lieu du supplice ; puis il est enlevé par une bande