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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/382

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Le monarque avait un mamloûc nommé le fils de Malic châh, qui était chargé d’espionner le susdit ’Aïn almolc. Il fit part au sultan que cet émîr avait pris la fuite et avait traversé le fleuve. Alors le sultan se repentit de ce qu’il avait fait (conf. Korân, vii, 148), et pensa que sa perte était imminente ; car les chevaux, les éléphants, les céréales étaient tous entre les mains de ’Aïn almolc, tandis que ses propres troupes se trouvaient éparpillées. Il voulait retourner à Dihly, afin de rassembler des armées, et de revenir ensuite pour combattre le rebelle. C’est sur ce sujet qu’il tint conseil avec les grands de l’État. Les émirs du Khoraçân, ainsi que tous les étrangers, étaient ceux qui craignaient le plus ’Aïn almolc, parce qu’il était Indien. Or, les indigènes haïssaient beaucoup les étrangers, à cause de la faveur dont ceux-ci jouissaient près du sultan. Ces émirs désapprouvèrent le plan du souverain, et lui dirent : « Ô maître du monde ! si tu retournes dans ta capitale, le rebelle le saura ; sa condition deviendra meilleure ; il lèvera des troupes ; tous ceux qui cherchent les troubles et qui ne demandent que les guerres civiles accourront près de lui. Il vaut donc mieux l’attaquer