Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/384

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armes, à son côté, son cheval, et avec lui une petite tente où il mangeait et se lavait, pour retourner tout de suite après à son poste. Le grand quartier était loin des troupes ; mais, durant ces trois jours, le souverain n’est pas entré dans une tente, et il ne s’est mis à l’ombre nulle part.

Je me trouvais un de ces trois jours sous la tente, en compagnie de mes femmes esclaves. Un de mes eunuques, nommé Sunbul, m’appela, et m’invita à me hâter. Quand je sortis, il me dit : « Le sultan vient d’ordonner qu’on fasse mourir quiconque sera trouvé avec sa femme ou avec sa concubine. » Les émîrs intercédèrent près du souverain, il commanda que, dès ce moment, il ne restât plus dans le camp une seule femme ; et que toutes les personnes du sexe fussent transportées dans un château des environs, à trois milles de distance et appelé Canbîl. En effet, on ne vit plus de femmes dans le campement, pas même avec le sultan.

Nous passâmes cette première nuit en ordre de bataille ; le lendemain, l’empereur divisa son armée en petits corps ; il donna à chacun de ceux-ci des éléphants couverts de