Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/393

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gages. Je reçus un éléphant, qui me servit à transporter tous mes effets. Ensuite, le souverain se dirigea avec nous vers la ville de Bahrâïdj, qui est belle et située au bord du Serou ; c’est un grand fleuve, au courant très-rapide. Le sultan le passa dans le but de faire un pèlerinage au tombeau du pieux cheïkh, du héros sâlâr « général » ’Oûd, qui fit la conquête de la plupart de ces contrées. On raconte sur lui des histoires merveilleuses, et on lui attribue des expéditions célèbres. La foule se précipita pour traverser l’eau ; Ton se pressa beaucoup, de sorte qu’il y eut un grand navire qui coula à fond. Il contenait environ trois cents personnes, dont une seule se sauva : c’était un Arabe, compagnon de l’émîr Ghada. Nous étions montés sur un petit bâtiment, et le Dieu très-haut nous délivra. L’Arabe qui échappa au danger de se noyer s’appelait Sâlim « sain et sauf », et c’est là un singulier hasard. Il voulait s’embarquer sur notre navire ; mais quand il arriva, nous étions