Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/395

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absence de deux années et demie. Il pardonna à ’Aïn almolc, ainsi qu’à Nosrah khân, qui s’était soulevé dans le pays de Tiling, et il les investit tous les deux d’un même emploi : l’inspection des jardins du souverain. Il leur fournit des habillements, des montures ; il fixa leur consommation journalière en farine et en viande.

Après cela on reçut la nouvelle qu’un compagnon de Kotbloû khân, le nommé ’Aly châh Ker s’était révolté contre le sultan ; le mot ker signifie « sourdaud ». C’était un guerrier intrépide ; il était beau et vertueux ; il s’empara de Badracoût et en fit la capitale de son royaume. On envoya des troupes contre lui et le sultan commanda à son précepteur d’aller le combattre. Celui-ci partit à la tête d’une nombreuse armée ; il fit le siège de Badracoût, et ouvrit des brèches dans ses tours. Le péril étant devenu grave pour ’Aly châh, il demanda un sauf-conduit, que Kothloû khân lui accorda ; puis il l’expédia au souverain avec des entraves aux pieds. Ce dernier lui pardonna et le relégua