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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/411

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abandonnée. Ils s’introduisirent dans une maison pour y passer la nuit, et ils virent dans une chambre un individu qui avait allumé du feu et qui tenait avec ses doigts un pied humain ; il le fit rôtir sur ce feu et le mangea. Que Dieu nous garde d’une pareille action !

La famine étant insupportable, le sultan ordonna de distribuer à toute la population de Dihly des vivres pour six mois. Les juges, les secrétaires et les commandants parcouraient les rues et les marchés ; ils prenaient note des habitants et donnaient à chacun les provisions pour la moitié d’uoe année, sur le pied d’une livre et demie du Maghreb par jour, pour chaque personne. À cette époque je fournissais de la nourriture aux pauvres avec les mets que je faisais préparer dans la chapelle sépulcrale du sultan Kothb eddîn, ainsi que nous le dirons plus bas ; et la multitude se soutenait de cette façon. Que le Dieu très-haut nous tienne compte des soins que nous avons pris dans un tel but !

Puisque nous avons suffisamment parlé des aventures du sultan, et des événements qui se passèrent sous son règne.