Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/415

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour revenir à notre sujet, lorsque nous sortîmes du palais du sultan, le vizir se rendit avec nous à Bâb assarj, que les Indiens nomment la Porte du Harem ; c’est l’habitation de la Maîtresse de l’univers. Arrivés à sa porte, nous quittâmes nos montures ; chacun de nous, suivant ses moyens, avait apporté un cadeau pour la princesse. Le grand juge des mamloûcs, Camâl eddîn, fils de Borhân eddîn, était entré avec nous ; il salua en s’inclinant, quand il fut arrivé à la porte ; le vizir en fit autant, et nous les imitâmes. Le secrétaire, placé à la porte de la princesse, prit note de nos présents ; une troupe de pages ou eunuques sortirent, et leurs chefs se dirigèrent vers le vizir, avec lequel ils parlèrent en secret ; ils retournèrent dans le château, ils revinrent vers le vizir et ils se rendirent encore une fois dans le château. Nous étions debout pendant tout ce temps ; mais ensuite on nous fit asseoir sur un banc.

On apporta des mets dans des vases d’or, que les Indiens appellent suïun, et qui ressemblent à nos chaudrons ; ils