Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/448

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Hâte-toi de payer les dettes de celui qui est venu dans ton pays pour te rendre visite ; certes, les créanciers pressent.

Je présentai mon poëme au sultan, qui était assis sur un fauteuil ; il mit le papier sur son genou, et en prit une des extrémités avec sa main, pendant que je tenais l’autre bout. Je lisais, et à mesure que je finissais un distique, je disais au juge des juges, Camâl eddîn algbaznéouy : « Expliquez-en le sens au maître du monde. » Il le faisait, et cela plaisait au sultan, car les Indiens aiment la poésie arabe. Lorsque je fus arrivé au passage : « Hâte-toi de payer les dettes de celui qui est venu, etc. », le souverain dit : Marhamah « miséricorde », ou, en d’autres termes : « J’aurai compassion de toi ». Alors les chambellans me prirent par la main, ils voulaient me conduire à leur place pour que je saluasse selon l’usage ; mais le sultan reprit : « Laissez-le jusqu’à ce qu’il ait fini sa lecture. » Je la terminai, et saluai profondément ; les assistants me congratulèrent à cette occasion. Quelque temps après, j’écrivis une supplique, qu’on appelle dans l’Inde