Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/451

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quante-cinq mille dinars. Le chambellan le dit au souverain, qui lui commanda de se rendre près des créanciers, et de leur parler en ces termes : « Le Maître du monde vous fait dire ceci : « La somme est chez moi, je vous ferai rendre justice, et n’exigez plus rien maintenant de votre débiteur. »

Le sultan chargea ’Imâd eddîn assimnâny et Khodhâouend Zâdeh Ghiyâth eddîn de siéger dans la salle des mille colonnes pour examiner et vérifier les obligations ou les reçus que lesdits créanciers leur apporteraient. Cela fait, l’un et l’autre rendirent compte au souverain que les pièces étaient en règle ; ce dernier sourit, et dit en plaisantant : « Je sais que le débiteur est un juge, il aura bien arrangé son affaire. » Il dit ensuite à Khodhâouend Zâdeh de me payer cette somme avec l’argent du trésor ; mais ce fonctionnaire exigea de moi un don d’avance, et refusa d’écrire le khatth khord, ou mandat. Je lui envoyai deux cents teugahs ; il ne fut pas satisfait et les renvoya ; un de ses serviteurs me dit de sa part qu’il en voulait cinq cents ; mais je