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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/453

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l’Inde. J’avais acheté une sérâtcheh « petit palais, tentes », appelée aussi afrâdj, et qu’on peut librement dresser dans ce pays-là. Tout grand personnage doit en être pourvu ; celle du sultan se distingue des autres, car elle est rouge, tandis que les sérâtchehs des sujets sont blanches, et brodées de bleu. Je fis emplette du saïouân « toile, tente », duquel on se sert pour ombrager l’intérieur de la sérâtcheh, et qu’on élève sur deux grands piliers. Le tout est porté sur les épaules par des hommes qui sont nommés alcaïouâniyah. C’est l’usage, dans l’Inde, que chaque voyageur loue de ces caïouâniyah, dont nous venons de parler. Il doit louer aussi des gens qui lui fournissent l’herbe pour la pâture des bêtes de somme, car les Indiens ne leur donnent point à manger de la paille. Il doit louer encore des cohâroûn (gohârs ? ), qui portent les ustensiles de cuisine ; des individus pour le porter lui-même dans le palanquin, duquel nous avons parlé précédemment, et pour transporter celui-ci quand il est vide ; des farrâchs « valets », qui dressent les tentes, y étendent des tapis, et chargent les fardeaux sur