qui l’empêche de te visiter. » Je montai à cheval avec le kâdhi, pour rendre visite à l’émir. Nous arrivâmes à son palais, et nous entrâmes dans un grand michwer (partie d’un palais séparée du reste de l’édifice) dont la plupart des appartements étaient en bois. De là nous passâmes dans une petite salle d’audience où se trouvait un dôme de bois doré, dont les parois étaient tendues de drap de diverses couleurs, et le plafond recouvert d’une étoffe de soie brochée d’or. L’émir était assis sur un tapis de soie étendu pour son usage particulier ; il tenait ses pieds couverts, à cause de la goutte dont il souffrait, et qui est une maladie fort répandue parmi les Turcs. Je lui donnai le salut, et il me fit asseoir à son côlé.
Le kâdhi et les docteurs s’assirent aussi. L’émir m’interrogea touchant son souverain, le roi Mohammed Uzbec, la khâtoûn Beïaloûn, le père de cette princesse et la ville de Constantinople. Je satisfis à toutes ses questions. On apporta ensuite des tables, sur lesquelles se trouvaient des mets, c’est-à-dire des poulets rôtis, des grues, des pigeonneaux,