Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/481

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mille et retint les deux mille que je lui devais. J’en fus très-mécontent, et en eus la fièvre ; mais, je me dis en moi-même : « Si je me plains de cela au vizir, je serai déshonoré. » Je pris cinq chevaux, deux femmes esclaves et deux mamloûcs, que j’envoyai au roi Moghîth eddîn Mohammed, fils du roi des rois ’Imàd eddîn assimmâny ; c’était un jeune homme. Il me rendit tout cela, me fit tenir deux cents tengahs et multiplia ses bienfaits : je pus ainsi payer la somme que je devais. Quelle différence entre l’action de celui-ci et celle de l’autre personnage ! (littéralement : entre l’action de Mohammed et de Mohammed !).


DE MON DÉPART POUR LE CAMPEMENT DU SOUVERAIN.

Lorsque le sultan se dirigea vers la contrée de Ma’bar, il arriva à Tiling, et l’épidémie se déclara dans son armée. Il retourna à Daoulet Abâd, puis atteignit le fleuve Gange, descendit près de celui-ci, et ordonna à ses gens de se bâtir des habitations solides dans cet endroit. Ce fut dans ce temps-là que je me rendis à son camp, et qu’arriva ce que nous avons exposé, touchant la révolte d’Aïn almolc. Je