Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 3.djvu/85

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homme. En conséquence, ils le désavouèrent pour leur père. Il fut exilé de l’Inde et du Sind, et prit le chemin de Kîdj et du Mecrân. Les habitants des provinces situées sur sa route lui témoignaient du respect, lui donnaient l’hospitalité et lui faisaient des présents. Il arriva enfin à Chîrâz. Le prince de cette ville, Abou Ishâk, le traita avec considération et lui assigna une somme suffisante pour son entretien. Lorsque j’entrai dans Chîrâz, à mon retour de l’Inde, on me dit que cet homme y était encore. Je désirais le voir ; mais je ne le fis pas, parce qu’il demeurait dans une maison où personne ne le visitait sans la permission du sultan Abou Ishâk, et que je craignis les conséquences de cette visite. Dans la suite je me repentis de ne l’avoir pas vu.

Mais revenons à Bouzoun.

Lorsque ce prince se fut emparé de la royauté, il tourmenta les musulmans, traita injustement ses sujets, et permit aux chrétiens et aux juifs de réparer leurs temples. Les musulmans se plaignirent de cela, et attendirent impatiemment que quelque revers vînt atteindre Bouzoun. La conduite tyrannique de ce prince arriva à la connaissance de