Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
2
VOYAGES

[texte arabe]

droit appelé Samhal. Les habitants de la Chine s’y rendaient en pèlerinage. L’armée musulmane de l’Inde s’en empara, le pilla et le détruisit.

Quand le susdit présent parvint au sultan de l’Inde, il fit au roi de la Chine une réponse ainsi conçue : « Selon la religion musulmane, il n’est pas permis d’accorder une pareille demande ; la construction d’une église, sur le territoire des musulmans, n’est licite que pour des gens qui payent la capitation. Si tu consens à l’acquitter, nous t’autoriserons à construire ce temple. Salut à ceux qui suivent la bonne direction. » En échange de son présent, il lui en destina un autre, plus précieux, consistant en cent chevaux de race, sellés et bridés ; cent esclaves mâles ; cent jeunes filles hindoues, habiles dans le chant et la danse ; cent vêtements beïremis, c’est-à-dire en coton, qui n’avaient pas leurs pareils sous le rapport de la beauté, et dont chacun valait cent dinars ; cent pièces d’étoffes de soie, appelées djozz (on nomme ainsi des étoffes dont la matière première est