Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 4.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
115
D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

la prière. J’ordonnai un jour, en ce pavs, de couper la main (droite) d’un voleur ; plusieurs des indigènes qui se trouvaient dans la salle d’audience s’évanouirent. Les voleurs de l’Inde ne les attaquent pas et ne leur causent pas de frayeur ; car ils ont éprouvé que quiconque leur prenait quelque chose était atteint d’un malheur soudain. Quand les navires ennemis viennent dans leur contrée, ils s’emparent des étrangers qu’ils rencontrent ; mais ils ne font du mal à aucun des indigènes. Si un idolâtre s’approprie quelque chose, ne fût-ce qu’un limon, le chef des idolâtres le punit et le fait frapper cruellement, tant il redoute les suites de cette action. S’il en était autrement, certes ces gens-là seraient les plus méprisables des hommes aux yeux de leurs agresseurs, à cause de la faiblesse de leurs corps. Dans chacune de leurs îles il y a de belles mosquées, et la plupart de leurs édifices sont en bois.

Ces insulaires sont des gens propres ; ils s’abstiennent de ce qui est sale, et la plupart se lavent deux fois le jour, par mesure de propreté, à cause de l’extrême chaleur du climat et de l’abondance de la transpiration. Ils con-