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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

et démolirent le temple. Les gens de l’île embrassèrent l’islamisme et envoyèrent des messagers dans les autres îles, dont les habitants se convertirent aussi. Le Maghrébin resta chez ce peuple, jouissant d’une grande considération. Les indigènes firent profession de sa doctrine, qui était celle de l’imâm Mâlic. Encore à présent, ils vénèrent les Maghrébins à cause de lui. Il bâtit une mosquée, qui est connue sous son nom. J’ai lu l’inscription suivante, gravée dans le bois, sur la tribune grillée de la grande mosquée : « Le sultan Ahmed Chénoûrâzah a embrassé l’islamisme entre les mains d’Abou’lbérécâl, le Berbère, le Maghrébin. » Ce sultan assigna le tiers des impôts des îles comme une aumône aux voyageurs, en reconnaissance de ce qu’il avait embrassé l’islamisme par leur entremise. Cette portion des tributs porte encore un nom qui rappelle cette circonstance.

À cause du démon dont il a été question, beaucoup d’entre les îles Maldives furent dépeuplées avant leur conversion à l’islamisme. Lorsque nous pénétrâmes dans ce pays, je n’avais aucune connaissance de cet événement. Une nuit que je vaquais à une de mes occupations, j’entendis tout à coup