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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]


DE MON ARRIVÉE DANS CES ÎLES ET DES VICISSITUDES QUE J’Y ÉPROUVAI.

Lorsque j’arrivai dans ce pays, je descendis dans l’île de Cannaloûs, qui est belle et où se trouvent de nombreuses mosquées. Je me logeai dans la maison d’un de ses plus pieux habitants. Le jurisconsulte ’Aly m’y donna un festin. C’était un personnage distingué et il avait des fils adonnés à l’étude. Je vis un homme nommé Mohammed et originaire de Zhafâr Alhomoûdh, qui me traita et me dit : « Si tu entres dans l’île de Mahal, le vizir te retiendra par force, car les habitants n’ont pas de kâdhi. » Or, mon dessein était de me rendre de ce pays-là dans le Ma’bar (côte de Coromandel), à Serendîb (Ceylan), au Bengale, puis en Chine. Or, j’étais arrivé dans les îles Maldives sur le vaisseau du patron de navire ’Omar Alhinaoury, qui était au nombre des pèlerins vertueux. Quand nous fûmes entrés à Cannaloûs, il y demeura dix jours ; puis il loua une petite barque pour se rendre de cette île à Mahal, avec un présent destiné à la souveraine et à son mari. Je voulus par-