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D’IBN BATOUTAH.

[texte arabe]

Je le remerciai et retournai à ma maison ; mais il y était déjà arrivé avec les vizirs et les grands de l’État. Il s’assit dans un pavillon de bois élevé. Tous ceux qui arrivaient, chefs ou vizirs, saluaient le grand vizir et jetaient une pièce d’étoffe non façonnée, de sorte que le nombre total de ces pagnes monta à cent ou environ, que prirent les fakîrs. On servit ensuite les mets et l’on mangea ; puis les lecteurs du Coran firent une lecture avec leurs belles voix, après quoi on se mit à chanter et à danser. Je fis préparer un feu ; les fakîrs y entrèrent et le foulèrent aux pieds ; parmi eux il y en eut qui mangèrent des charbons ardents, comme on avale des confitures, jusqu’à ce que la flamme fût éteinte.


RÉCIT D’UNE PARTIE DES BIENFAITS DU VIZIR ENVERS MOI.

Quand la nuit fut achevée, le vizir s’en retourna, et je l’accompagnai. Nous passâmes par un jardin appartenant au fisc, et le vizir me dit : « Ce jardin est à toi ; j’y ferai construire une maison pour qu’elle te serve de demeure. » Je louai sa manière d’agir et fis des vœux en sa faveur. Le